Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le dîner de cons

21 janvier 2008

ma cigarette

voilà quelques jours que je n'ai plus écrit dans ce blog, les habitudes se perdent vite. partant d'une volonté d'anonymat je me suis déjà plusieurs fois surpris à contrôler si je n'ai pas de commentaires. belle ironie aujourd'hui la journée était chargée, accès de rage ce matin au petit déjeuner, savoir se maîtriser est très important. arrivé au bureau, entretien avec mon chef, travail aditionnel fastidieux, et je me suis permis d'exprimer mon ennui. ça faisait du bien, et une des collègues l'a remarqué et m'a dit une chose là-dessus. j'ai trop besoin d'attention, alors je fonctionne. on dirait que je n'en veux pas, mais subliminairement il m'en faut. sujet d'aujourd'hui, la clope, le mégot, la blonde, la grise, la cigarette, la taffe, ... qu'est-ce qu'une cigarette? ce sont des feuilles mortes, séchées qu'on a enroulées dans un cilindre de papier, on met cet assemblage en feu, et on aspire la fumée à travers un des bouts du cilindre en papier. ce serait image bizarre si on ne la connaissait pas. aspirer de la fumée! ça paraît vidé de tout sens, mais aussi bizarre que ça pourrait être dans un monde imaginable, ce ne l'est pas ici. une cigarette pour chasser le trac, pour se donne une composance, pour avoir quelque chose à faire, pour faire la conversation avec un collègue-nicotinomane "mis à la porte", clope méditative à la fin de la journée, la clope après l'amour, la trentième clope qui accompagne la vingtième bière du soir, la clope après le film/cours/pause de midi, une blonde avant de se mettre au travail qui devrait donner courage. si dénoué de sens que aspirer de la fumée peut paraître, ma petite énumération illustre l'affirmation que la valeur n'est pas intrinsèque, on l'accorde aux choses, aux personnes. quelque chose a de la valeur lorsqu'elle a de la valeur pour quelqu'un. une cigarette n'est que rarement délicieuse, la plupart du temps elle est même fade, sans goût particulier, (évidemment de l'odeur persistante (insoupçonnée) dans les habits et invétérée dans les mains) et pourtant elle est importante: elle rythme la vie, elle forme un échappatoire (je vais fumer et alors, alors je m'y mets vraiment), elle donne à parler, entre les cours, pendant la pause d'un congrès,... on lui attribue de la valeur. mais voilà le hic, la cigarette en soi n'apporte que très peu, c'est nous qui la rendent importante. elle forme un parcours pour nos états d'âme, le désir d'une clope est le désir même. comme je me cache toujours derrière une partie "généraliste" il se veut que je passe maintenant à la partie "individuelle", "individualiste". les " " me font chier d'habitude, la force du discours est censé venir des mots eux-mêmes et non pas d'expressions vagues qui prennent sens dans l'esprit du lecteur, bien que d'habitude différemment par destinataire. passons. la cigarette et moi. issu d'un père ancien fumeur, et une mère qui n'arrivait pas à fumer, on m'avait inculqué la haine pour la cigarette. de l'une ou de l'autre façon j'ai fait arrêter mon grand-père. on m'a proposé deux, trois fois une clope, j'ai une fois trouvé un paquet de tabac avec feuilles, mais je n'avais alors pas de feu sur moi. survenaient alors deux choses: je voyais une photo "cool" de George Harrison qui fumait une cigarette méditative, et mon soi-disant meilleur copain à l'époque fuma sa première clope. il s'était mis en tête de me faire fumer -les rusés et roublards l'ont toujours été mais jusqu'à 18-19 ils veulent toujours expliquer leurs ruseries- et y est arrivé, il n'a en fait pasbeaucoup dû insister. j'avais mes propres raisons, la photo, paraissait cool, une façon de dire "fuck you" à la société, une façon de faire partie de quelque chose. quand j'y repense, pour une de premières fois je ne me suis quasiment pas cassé la tête à ce sujet. le souvenir de l'arrêt de mon grand-père m'a effleuré l'esprit, mais mes (grand-)parents étaient loins. navrant en fait. bon, pendant une soirée du mouvement de jeunesse dont je faisais partie à l'époque, à 23h, je me rappelle toujours où je l'ai fumée, pauvre type que j'étais. et je suis tombé une demi-heure après, trop de bière, première fois fumé, ça fait quand même un peu pleurer. je suis, ou plutôt était un type bien, et la bière, le tabac ont fait de moi une amusette, pas cool assez pour être pilier de café, sans personnalité pour avoir une place quelque part, devenu trop superficiel pour faire partie de personnes calmes, posées, gentils/doux. mais je m'égare dans mes pensées sombres. le reste sera pour demain.
Publicité
Publicité
15 janvier 2008

l'anonymat

me voilà de retour pour un deuxième message. eu une journée de travail rythmée par la pensée parfois suffocante que je ne comprend rien des autres gens: je ne sais pas ce qu'ils ressentent "je ne le sens pas", je ne devine pas ce qu'ils trouvent de moi, je n'entrevois pas leurs projets ni ambitions, je ne découvre pas les intrigues qui marquent les groupes, mes collègues doivent me trouver mal poli que je ne parle pas beaucoup. je fais de grands efforts pour dire quand même quelque chose afin qu'on ne puisse pas dire que je ne souffle jamais un mot. franchement, j'ai du respect de façon abstraite mais non pas de façon concrète: pour survivre au travail il faut s'entendre, si je veux avancer je dois être trouvé sympathique: ceci est crucial, je ne crois pas qu'on avance en étant seulement expert dans une matière, savoir et pouvoir travailler avec du matériel humain est crucial, une condition nécessaire et pourquoi pas suffisante? peut-être ne faut-il pas trouver les gens sympathiques, il faut faire juste comme on les trouve sympas. et curieusement, faisant cela on les trouvera vraiment sympathiques, on aura du coeur pour eux. je suis mentalement quelque peu perturbé les derniers mois, et je n'ai donc pas besoin qu'on m'interroge sur ma vie personnelle. j'aimerais bien en parler, mais il n'y a rien qui se passe!! et je ne vais quand même pas dire que je tiens un blog, voulant rester anonyme!! l'anonymat donc. éthymologiquement voulant dire sans nom. donc est anonyme quelqu'un ou quelque chose qui n'a pas de nom, ou dont personne ne connaît voire n'emploie le nom, et nommer quelque chose c'est le faire exister, de là mutatis mutandis l'importance d'un vocabulaire développé. exister c'est être présent, faire partie du présent de quelqu'un, avoir des caractéristiques qui te font reconnaître, est-ce que Sartre dirait que c'est aussi faire des choix, ne pas se laisser embercer par de grandes histoires? exister c'est aussi se démarquer, aussi bien des autres que de soi-même, prendre distance de comportements, sympathies, opinions, penchants, débauches de notre prochain et changer notre ancien moi; aussi le Moi. je me dis que une des phases de devenir adulte c'est de pouvoir placer, comprendre, analyser son éducation. si exister a un côté rationnel, matière de choix, il y a également une partie émotionelle, émotive envers l'autre. exister c'est s'affirmer, s'affirmer est aussi dire non, dans certains cas démentir, à l'autre, à sa sympathie, à sa réponse positive suite à la première impression donnée. en fait, on ne dit rarement non à cette réponse positive suite à une première impression. ce qui m'importune moi, ce type qui est le réceptacle de son éducation, de ses rencontres, de sa formation imposée, de copains qui s'entêtaient à me tenir compagnie malgré mes maladresses, mes intempéries, ma manque de discipline, c'est que j'ai toujours peur de devoir désappointer les personnes qui répondent positivement à ma petite personne. alors je prend très peu position, de peur à brusquer l'autre, mais aussi soyons honnête pour garder les nuances à point mais aussi pour ne pas faire de gaffes (je n'avoue que rarement mes sympathies politiques, qui sont plutôt à gauche; je ne parle pas de ma fascination pour certains personnages historiques (rien de Julien Sorel, mais il est aussi petit), à le détourner de moi. je le fais si bien, manquer à m'affirmer, que je chasse les gens. je prend très peu position de peur à tirer l'attention, à devoir subir le désapprouvement direct des gens. parce que je me voue toujours au désapprouvement direct, celui qui se fait apercevoir physiquement, de façon directe; je dois toujours apprendre que les hommes ne le montrent que très peu: ils se veulent impénétrables. par exemple, je viens d'apprendre samedi soir que mon père trouve pathétique, voire minable la façon sur laquelle j'étais étudiant. je suis trop naïf et je dévoile mes opinions à mes copains, ou quand j'ai trop bu, mais je n'ai quand même jamais cru mes parents lorsqu'ils me disaient que je devais toutleur dire, que je ne pouvais pas être hypocrite mais ceci montre une fois de plus qu'ils ne le font pas eux-mêmes. pourquoi nommer ce petit pot-au-feu verbal, philosophique, psycho, l'anonymat? je me suis laissé aller à un exercice de rédaction sur exister, et laisser à la surface quelques de mes sempiternelles trottements dans la tête, mais tout cela illustre ma volonté de garder ce bazar sans auteur précis: à part le motif égoïste: m'apprendre à connaître/développer mes idées/dompter des anciens démons, c'est aussi pour -sans que je ne le veule explicitement- plaire aux internautes qui liraient mes écrits, plaire oui mais sans que je doive m'investir personnellement. les avantages des rencontres sans les inconvénients. mon petit moi est sain et sauf derrière son harnas. et si j'en ai marre de tenir ce blog, je le fais disparaître, ça ne laissera pas de trace. de là une interrogation que je développerai certainement ici: est-ce que j'existe, est-ce que j'ai une personnalité, quelle est ma part délibérée dans le personnage social/familial que je suis? suis-je Nemo? à demain
14 janvier 2008

pourquoi ce blog?

oui, pourquoi ce blog? vu qu'il y a déjà tant de blogs, étant donné le fait que tenir un blog devient "cliché", sachant que personne n'attend un étalement sentimentale numéro n-ième million. j'essaierai de tenir de ce blog régulièrement. je le fais pour des raisons très égoïstes: je n'ai personne auquel je peux parler sans arrière-pensées, je veux développer mon écriture et qui sait mon style, m'apprendre à produire plus vite (et ne pas relire mille fois un simple petit message que j'écris, les fautes d'ortho!!, les sentiments du destinataire qui pourraient être heurtés,...) j'aimerais des fois recevoir des réactions d'autres internautes, dompter mon angoisse, mes incertitudes, mon état sentimental sous-développé, recevoir des photos coquines de mes lectrices de 20 ans. tenir un blog m'a toujours paru minable parce que c'est si cliché, si commun, et tout de même un peu bizarre de se croire assez important pour communiquer des sentiments à toute la planète; offrir la possibilité à la planète de lire ce dévoilement de sentiments, d'angoisses,... mais comme je viens de le dire, je ne tente pas d'améliorer le monde, j'essaie de me faire avancer. J'appelle cela pour le moment égoïsme, peut-être cette qualification est-elle un bien-fait de mon entourage et éducation catholique, mais je vois de plus en plus autour de moi que c'est le mode de vie à adopter, se faire des soucis pour son propre développement, employer les gens autour de soi pour y parvenir. de quoi parler? de la personne la plus importante au monde: moi! mes petites interrogations, mes grandes frustrations, mes mésaventures, ... mes impressions de livres, oeuvres d'art, faits politiques,... mes leçons de vie éventuelles. des petites expérimentations linguistiques, textuelles, fantaisistes, ... le titre de ce blog réfère au film bien connu, issu d'une pièce de théâtre à fulgurant succès, Le dîner de cons. j'ai pensé à ce film parce que j'ai rencontré une personne, Thierry, qui m'a démontré que je n'étais pas si fantastique, intelligent, large d'esprit que je ne le croyais. que j'étais assez étroit d'esprit, et je le suis toujours. il m'a conseillé de fumer une fois un joint, ça me ferait du bien qu'il disait!! quand on s'est rencontré, c'était dans une situation de travail où on était condamné à travailler ensemble pendant plusieurs semaines, voire une espèce de huis clos à sept. quand on s'est vu la première fois, il m'a souri pendant une minute, presque comme un débile, et était très gentil, poli, bienvenant. on a beaucoup parlé les jours qui suivaient, bon ça revenait à moi qui parlait tout le temps: la meilleure façon pour contredire un argument (d'un con?) de le lui laisser développer. un soir, après le boulot, on est allé voir le match de rugby et se mit en tête d'aller à vélo à la grande ville prochaine, à 25 km. idée folle. mais j'étais d'accord, là-bas on a traîné les rues, sans bien savoir quoi faire, comme de la racaille quoi. parler à tout le monde, partagé notre pinard avec plein de monde (ce qui ne me plaisait pas), et lui, il continuait à se moquer légèrement de ma peur et du fait que je ne savais pas quoi faire, que j'attendais une concertation entre nous deux pour fixer ce qu'on allait faire. on s'est séparé en fin de compte, j'ai trimbalé dans une grande ville pendant plusieurs heures (!!!!), et le soir on s'est engueulé. les engueulades ça arrive! mais il m'avait aussi parlé du film, et moi tout enthousiaste, ah oui c'est avec un con qu'on laisse parler... je dois aller dormir, et je peux donc développer ce récit. bref, je remercie Thierry pour m'avoir montré que j'ai du boulot à faire sur moi-même, que j'ai des problèmes émotionnels, de m'avoir fait rendre compte que j'ai trop besoin d'un "leader" pour m'orienter, de m'avoir quand même supporté le reste du séjour, et si jamais il est dans ma région, ce serait intéressant de se revoir. le dîner des cons renvoie donc à cet illustre personnage, le lecteur averti se sera déjà douté quelle personnage je serai dans mon blog: le con ou l'autre!!
Publicité
Publicité
Le dîner de cons
Publicité
Publicité