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Le dîner de cons
15 janvier 2008

l'anonymat

me voilà de retour pour un deuxième message. eu une journée de travail rythmée par la pensée parfois suffocante que je ne comprend rien des autres gens: je ne sais pas ce qu'ils ressentent "je ne le sens pas", je ne devine pas ce qu'ils trouvent de moi, je n'entrevois pas leurs projets ni ambitions, je ne découvre pas les intrigues qui marquent les groupes, mes collègues doivent me trouver mal poli que je ne parle pas beaucoup. je fais de grands efforts pour dire quand même quelque chose afin qu'on ne puisse pas dire que je ne souffle jamais un mot. franchement, j'ai du respect de façon abstraite mais non pas de façon concrète: pour survivre au travail il faut s'entendre, si je veux avancer je dois être trouvé sympathique: ceci est crucial, je ne crois pas qu'on avance en étant seulement expert dans une matière, savoir et pouvoir travailler avec du matériel humain est crucial, une condition nécessaire et pourquoi pas suffisante? peut-être ne faut-il pas trouver les gens sympathiques, il faut faire juste comme on les trouve sympas. et curieusement, faisant cela on les trouvera vraiment sympathiques, on aura du coeur pour eux. je suis mentalement quelque peu perturbé les derniers mois, et je n'ai donc pas besoin qu'on m'interroge sur ma vie personnelle. j'aimerais bien en parler, mais il n'y a rien qui se passe!! et je ne vais quand même pas dire que je tiens un blog, voulant rester anonyme!! l'anonymat donc. éthymologiquement voulant dire sans nom. donc est anonyme quelqu'un ou quelque chose qui n'a pas de nom, ou dont personne ne connaît voire n'emploie le nom, et nommer quelque chose c'est le faire exister, de là mutatis mutandis l'importance d'un vocabulaire développé. exister c'est être présent, faire partie du présent de quelqu'un, avoir des caractéristiques qui te font reconnaître, est-ce que Sartre dirait que c'est aussi faire des choix, ne pas se laisser embercer par de grandes histoires? exister c'est aussi se démarquer, aussi bien des autres que de soi-même, prendre distance de comportements, sympathies, opinions, penchants, débauches de notre prochain et changer notre ancien moi; aussi le Moi. je me dis que une des phases de devenir adulte c'est de pouvoir placer, comprendre, analyser son éducation. si exister a un côté rationnel, matière de choix, il y a également une partie émotionelle, émotive envers l'autre. exister c'est s'affirmer, s'affirmer est aussi dire non, dans certains cas démentir, à l'autre, à sa sympathie, à sa réponse positive suite à la première impression donnée. en fait, on ne dit rarement non à cette réponse positive suite à une première impression. ce qui m'importune moi, ce type qui est le réceptacle de son éducation, de ses rencontres, de sa formation imposée, de copains qui s'entêtaient à me tenir compagnie malgré mes maladresses, mes intempéries, ma manque de discipline, c'est que j'ai toujours peur de devoir désappointer les personnes qui répondent positivement à ma petite personne. alors je prend très peu position, de peur à brusquer l'autre, mais aussi soyons honnête pour garder les nuances à point mais aussi pour ne pas faire de gaffes (je n'avoue que rarement mes sympathies politiques, qui sont plutôt à gauche; je ne parle pas de ma fascination pour certains personnages historiques (rien de Julien Sorel, mais il est aussi petit), à le détourner de moi. je le fais si bien, manquer à m'affirmer, que je chasse les gens. je prend très peu position de peur à tirer l'attention, à devoir subir le désapprouvement direct des gens. parce que je me voue toujours au désapprouvement direct, celui qui se fait apercevoir physiquement, de façon directe; je dois toujours apprendre que les hommes ne le montrent que très peu: ils se veulent impénétrables. par exemple, je viens d'apprendre samedi soir que mon père trouve pathétique, voire minable la façon sur laquelle j'étais étudiant. je suis trop naïf et je dévoile mes opinions à mes copains, ou quand j'ai trop bu, mais je n'ai quand même jamais cru mes parents lorsqu'ils me disaient que je devais toutleur dire, que je ne pouvais pas être hypocrite mais ceci montre une fois de plus qu'ils ne le font pas eux-mêmes. pourquoi nommer ce petit pot-au-feu verbal, philosophique, psycho, l'anonymat? je me suis laissé aller à un exercice de rédaction sur exister, et laisser à la surface quelques de mes sempiternelles trottements dans la tête, mais tout cela illustre ma volonté de garder ce bazar sans auteur précis: à part le motif égoïste: m'apprendre à connaître/développer mes idées/dompter des anciens démons, c'est aussi pour -sans que je ne le veule explicitement- plaire aux internautes qui liraient mes écrits, plaire oui mais sans que je doive m'investir personnellement. les avantages des rencontres sans les inconvénients. mon petit moi est sain et sauf derrière son harnas. et si j'en ai marre de tenir ce blog, je le fais disparaître, ça ne laissera pas de trace. de là une interrogation que je développerai certainement ici: est-ce que j'existe, est-ce que j'ai une personnalité, quelle est ma part délibérée dans le personnage social/familial que je suis? suis-je Nemo? à demain
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